La presse suisse-alémanique, en pleine campagne de l'UDC répétée contre la redevance audiovisuelle, s'offusque de quelques millions de rémunération du capital investi par Serafe. Or, ces personnes oublient bien vite que Serafe a été choisi contre Billag il y a quelques années, car cette filiale de Swisscom coûtait bien plus cher. Personne ne s'était jamais offusqué des rémunérations perçues alors. Serafe est plus efficace, mais c'est une entreprise privée, qui doit rémunérer son capital, ses actionnaires. Il y aurait bien entendu une solution bien moins chère encore: financer la redevance par l'impôt fédéral direct. Rappelons que cette solution, la droite n'en veut pas non plus. Rappelons aussi que la simple facturation par l'Etat fédéral de la redevance a été, par deux fois, estimée plus cher que Billag, puis Serafe. C'est normal: lorsqu'on refuse la bonne solution (financer par l'impôt), on ne peut avoir que de moins bonnes solutions. Optimum local, peut-être, mais pas global. Autre avantage de choisir toujours la mauvaise solution: on peut continuer pendant des décennies, malgré les votations populaires toujours en faveur du service public, à exiger des économies toujours plus fortes, dans le but de trumpiser la Suisse.
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